
Une actrice, un texte, peu ou pas d’accessoires, une scénographie totalement dépouillée. «Marla», à voir lundi et mardi à 20h à Nebia Poche, est une pièce de théâtre atypique. Il s’agit en réalité d’un portrait, sous forme de monologue, d’une jeune femme réelle: elle s’appelle Marla, elle a 25ans, elle est escort-girl et elle dit aimer cela.
Travaillant à Paris, mais en Suisse aussi, Marla se définit comme hédoniste, féministe, vivant une polysexualité. Le metteur en scène Denis Maillefer l’a rencontrée après avoir lu un article qui lui était consacré dans Next/Libération. Il a mené des interviews avec elle avant de rédiger «son» monologue, récité dans la pièce par la comédienne Magali Heu. «Ce texte a l’ambition d’être fidèle aux propos de la jeune femme dans une forme littéraire que j’espère aboutie», explique le dramaturge, cité dans un dossier de presse.
Féministe de «troisième vague»
Entre autofiction et documentaire, la pièce se veut une réflexion sur le rôle des femmes, qui «encore et toujours ne peuvent être autre chose qu’épouses, sœurs ou putes», constate Denis Maillefer. Marla, elle, a choisi le métier d’escort-girl et revendique le droit de disposer de son corps comme elle l’entend.
Ce féminisme, que les spécialistes de la question nomment «de troisième vague», s’oppose à un courant de pensée appelé «slutshaming», soit une manière de disqualifier toute femme dont le comportement n’est pas conforme à son rôle social. «Il me paraît important et nécessaire d’évoquer ces questions sociétales, car elles conditionnent et conditionneront les rapports entre les hommes et les femmes, et entre chacun d’entre nous, tous sexes confondus, pour les années et décennies à venir», explique encore le metteur en scène.
Info+:
«Marla», les 4 et 5 février à 20h à Nebia Poche. Infos et réservations: www.nebia.ch
C-DNI
- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour publier un commentaire